Une prime ! Mais pas pour tout le monde




03 juin 2020 /// L’actu de la profession
Ground control
to major Tom

J’ai, comme beaucoup, regardé l’envolée des deux astronautes de SpaceX, trônant sur un panache de feu entre les deux Ourses du ciel hexagonal.
Ultramarketé, jusque dans les combinaisons spatiales très 2001, ce lancement m’a ramené à ce qu’est la science : un rêve patient et exalté.
Ce n’est pas un hasard si la courbe des Phd aux USA suit de près les investissements dans la conquête spatiale. C’est l’essence du rêve.
Et puis je suis revenu à la réalité hexagonale avec les chiffres du ministère : le nombre de doctorants en France est en baisse continue depuis 2009.

Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews
PS. Cette semaine, un clin d’œil évidemment à David Bowie (on l’a mis sur notre playlist) pour ce “moonshot”‘ signé Musk.


Si vous n’avez que 30 secondes



A partir d’ici 4′ de lecture la tête dans les étoiles.


Une prime, mais pour qui ?
Le gouvernement planche sur une “prime Covid” jusqu’à 1000 euros. Tout le monde n’en bénéficierait pas, loin de là.


On n’en est pas encore au stade des annonces officielles. Néanmoins, l’info circule déjà au sein des universités et des syndicats. De la même manière que le gouvernement veut récompenser les soignants en première ligne face au Covid (avec une prime jusqu’à 1500 euros), les personnels montés au front dans l’enseignement supérieur et la recherche devraient avoir droit à une prime “Covid”. Le ministère a fait des annonces orales en ce sens le 28 mai dernier auprès de la Conférence des présidents d’université.

Une minorité concernée. Avec un budget prévisionnel de 5,6 millions d’euros, seule une minorité (environ 5% des personnels) serait servie, selon le barème suivant :

  • 330 euros dans 40% des cas
  • 600 euros pour un autre 40 %
  • 1000 euros pour 20% des personnels

Prime de risque. Tout comme pour les personnels soignants, l’idée générale est de récompenser le risque pris face à la pandémie (continuité de service, travail en présentiel…) avec une attention particulière pour les chercheurs travaillant sur le virus, qui toucheraient (toujours conditionnel) 1000 euros.
Certains plus égaux que d’autres. Si le principe d’une prime ne fait pas débat, son montant et surtout sa répartition posent question. Gérald Darmanin avait annoncé il y a un mois qu’un fonctionnaire sur cinq serait concerné ; avec 5 % dans l’ESR, on en est loin. De plus, au sein d’un même laboratoire notamment, pourquoi verser 1000 euros à un chercheur et pas à ses collaborateurs, pourtant tout aussi exposés ?


Des infos qu’il vous faut /////////// Quel impact du Covid sur les finances des universités ? Un rapport de l’European University association (EUA) fait le point, dans un contexte économique plus sévère que la crise de 2008 /////////// La (vieille) question de la création d’un grand institut de sciences médicales rassemblant sous une même bannière tout l’existant en France, à la manière d’Aviesan, a été évoqué lors d’auditions privées devant les députés. Ce n’est pas pour autant « à l’ordre du jour », temporise Philippe Berta, président de ce groupe de travail ///////////


La recherche à un sou de Bruxelles

Le budget d’Horizon Europe est en pleine négociation. Plus ou moins de 100 milliards ? That’s the question.




C’est bon, mangez-en

C’est maintenant que ça se joue. Le programme Horizon Europe (ainsi qu’Erasmus+) font l’actualité du côté des institutions européennes. Les enjeux sont énormes — et les controverses de mise, à écouter certaines ONG —, à la hauteur des budgets envisagés sur la période 2021-2027. L’annonce initiale de 94,4 milliards d’euros sur la période laisse place à de nombreuses interprétations sur le mode de calcul.
Peut mieux faire
Du côté des lobbys universitaires, la réception de ces annonces est tiède : tout simplement « insuffisant » pour certains (EUA) pendant que d’autres réclameraient plutôt 120 milliards d’euros (The Guild), tout en reconnaissant l’effort fait par la Commission européenne (Leru) depuis ses premières annonces.


Le chiffre qui en dit long
6,7 %
La récente étude Phd Talent x BPIfrance sur l’entrepreneuriat (1664 réponses de jeunes chercheurs dont 75% en “sciences dures”) montre que l’argent n’est vraiment pas la motivation première pour monter une start-up (6,7 %, donc), en tous cas loin derrière la possibilité de répondre aux défis sociaux et environnementaux (34,6 %). Autres enseignements, pêle-mêle : l’écosystème d’accompagnement est encore mal connu par ceux que l’aventure titillerait et les sciences humaines, arts & lettres doivent encore être embarqués dans la deeptech (mais qu’est-ce que la deeptech ?).


Journal officiel, au rapport ! //////// Après l’Inrae la semaine dernière, au tour du CNRS de publier ses concours : 69 ingénieurs de recherche 2e classe, 95 assistants ingénieurs, 39 techniciens de recherche de classe normale, un adjoint technique principal de la recherche de 2e classe //////// Une modification sur le processus de recrutement de certains personnels d’enseignement dans l’ESR //////// On signale l’ouverture de concours pour cinq postes de conservateurs stagiaires //////// La convention entre l’Etat et l’Agence nationale de la recherche (ANR) est prolongée jusqu’au 30 juin prochain sur certains points //////// Le Covid bouscule les concours d’admission aux Ecoles normales supérieures, à l’Ecole nationale des Chartes et à certaines écoles d’ingénieurs, en supprimant notamment les oraux ////////


 //////// La présidence de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) sera vacante, à compter du 27 juillet 2020. Philippe Mauguin va-t-il rempiler ? //////// Rostane Mehdi est renouvelé dans les fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence à compter du 22 juin 2020, pour cinq ans  /////// Lionel Larré est le nouveau président de l’Université Bordeaux-Montaigne, il succède à Hélène Vélasco-Graciet ////// Marc Pallardy est reconduit quant à lui dans ses fonctions de doyen de la Faculté de pharmacie de Paris-Saclay //////


Des appels à projets



Et pour finir


Si il y a quelque chose que les Américains font mieux que les autres, c’est vendre. Un coup d’oeil au site de SpaceX ou à cette galerie de photos de la préparation du lancement de samedi dernier achèvera de vous en convaincre.