[TMN#8] Le Plan S Dévoile Son Plan B


Dieu merci, c’est vendredi !

Avant de claquer la porte du labo, [TMN#8] vous aide à préparer le week-end. Et si vous prenez l’avion pour une conférence, méditez-donc la dernière info. 
A dans quelques jours pour [TMN#9],
Laurent de TheMetaNews
PS. Nous sommes partenaires des prochains Forums BIOTechno qui auront lieu à Grenoble le 11 juin et Paris le 14 juin. Il y sera question de start-ups, d’IA, d’innovation… Venez nous voir (à Paris) !


L’Inserm veut des chercheurs mieux payés
La préparation de la loi de programmation de la recherche sera le film à suspense de la rentrée. Et, en manière de bande-annonce, l’Inserm a diffusé à son tour le 20 mai dernier ses propositions, au nombre de douze, concernant ce futur texte de loi. Il faudrait « revaloriser fortement la rémunération des chercheurs, notamment en début de carrière » mais aussi redonner, fort logiquement de son point de vue, aux organismes les moyens d’attribuer « aux laboratoires une dotation de base significative ». Ce souci des doctorants et jeunes docteurs semble d’ailleurs partagé, que ce soit par le CNRS, ou par les représentants syndicaux.


Australie et Suisse bons pour l’export
Si il vous prend l’envie de voir du pays, reste encore à trouver lequel. Concernant l’accueil des travailleurs très qualifiés (master ou PhD) ou des entrepreneurs, tous n’offrent pas les mêmes prestations. Heureusement, l’OCDE a publié son baromètre de l’attractivité des talents, que vous pouvez personnaliser en fonction de vos critères, pour vous aider à faire un choix. Selon University world news, la Suisse et l’Australie tirent leur épingle du jeu.


« Le plan S voulait frapper un grand coup » 

Le Plan S, c’est toutes les publis financées sur argent public en libre accès dès le 1er janvier 2020. Ou plutôt c’était puisque le consortium Coalitions a annoncé son report le 31 mai dernier, entre autres aménagements. Michel Pohl, directeur de l’information scientifique et technique de l’Inserm, nous décrypte la situation..

TMN. Coalitions a annoncé un report d’un an de la mise en oeuvre du plan S. Pourquoi ?

MP. L’annonce du Plan S a provoqué de l’agitation dans le milieu et beaucoup parmi les éditeurs ou les chercheurs ont déclaré ne pouvoir être prêt à temps: l’échéance de 2020 était donc trop rapprochée. De l’avis général, le Plan S se voulait stringent dès le départ : ses promoteurs voulaient frapper un grand coup pour créer l’évènement et provoquer des réactions.

TMN. Qu’en est-il de la volonté de limiter le montant des APC ?
MP. Le modèle gold accompagné d’APC “raisonnables” [Article Processing Charges, l’article est librement accessible mais sa publication est payé par l’auteur ou son labo, NDLR] a été privilégié. Après, qu’entend-on par “raisonnable”, là est la question. 500 euros ? 700 euros ? 5000 euros ? Cela ne veut pas dire grand chose. Si l’on prend l’exemple d’e-life, ce journal avait fait le choix de l’Open access complet et gratuit grâce à des dotations de plusieurs millions de dollars. Aujourd’hui, l’APC y est de 2500 dollars environ. Ces sommes pèsent sur le budget de certains labos.

TMN. Compte tenu des délais de publications, quand le Plan S sera-t-il effectif ?
MP. Les contrats de recherche qui seront signés à compter de 2021 détermineront le régime de publication des futurs papiers, les premiers effets se feront donc sentir en 2022 pour les projets portés par les organismes représentés dans Coalitions, certes minoritaires au niveau mondial pour le moment mais au premier plan en Europe. Les adhésions à Coalitions se poursuivront et l’ANR se chargera de persuader d’autres acteurs (universités ou établissements) d’adhérer à ces règles pour qu’elles deviennent un standard.


Ingénieurs, techniciens, à vos CV !

Comme tous les ans à la même période, le CNRS a annoncé l’ouverture le 5 juin de campagne de recrutement externe pour « les ingénieurs, cadres, techniciens et techniciennes ». Si vous voulez le calendrier complet de ces embauches, il est ici (merci la CFDT).


Des appels à projets à la pelle


ET POUR FINIR

Comment réduire son empreinte carbone ? En volant moins, par exemple. Pour sauver la planète, ce pari osé, mais pas vraiment nouveau, devra être rempli et les chercheurs seraient bien inspirés de donner l’exemple. Ce graphique issu d’une très piquante étude suisse montre qu’en la matière, les hauts gradés ont plus d’effort à faire que leurs ouailles, la quantité de CO2 émis par un professeur à l’EPFL étant 10 fois plus importante que celle d’un thésard.