[TMN#14] Quoi De Neuf, Docteurs ?

Il fait trop chaud pour travailler.

A compter de ce numéro, [TMN] passe en mode hebdomadaire jusqu’à la trêve estivale au lieu de deux. Déçu ? Il ne faut pas.
Car, en vrai, nous préparons activement la rentrée ; nous vous ferons des annonces dans les prochaines semaines… suspense. 🤐
Mais, en attendant, le numéro de vendredi prochain sera exceptionnel : nous serons en direct du Congrès mondial des journalistes scientifiques de Lausanne.
Laurent de TheMetaNews


La France a un incroyable talent
Ces classements sont à prendre avec de loooongues pincettes mais tout de même. Coup sur coup sont en effet parus le Nature Index 2019 et le NTU ranking de l’Université de Taïwan. Tous deux proposent donc un classement mondial des institutions de recherche, calculé en fonction du nombre et de la réputation des papiers publiés, le NTU ranking se focalisant toutefois sur 800 universités triées sur le volet.
“No surprise”, concernant le NTU, les Américains trustent 7 places dans le top ten en sciences de la vie. Le premier français, la Sorbonne, pointant à la 45e place. La France tire son épingle du jeu dans le classement de Nature, puisque le CNRS arrache une quatrième place, devant Stanford ou le MIT, le frenchie suivant étant l’université Pierre & Marie Curie (136e), puis le CEA (148e) ou l’Inserm (159e). Ces classements ne soigneront pas le système de son addiction à la publi, on est d’accord.


8,3 %


En 2018, les premières inscriptions à l’université en filière science ont très nettement progressé, avec 41900 étudiants, +8,3% par rapport à 2017. Les sciences sont même la filière la plus dynamique ! (Avec Staps). Une bonne nouvelle qui est aussi due à l’augmentation du nombre de bacheliers. 


« L’Etat doit montrer l’exemple »

Le petit monde du doctorat est en ébullition. Journée nationale, Forum Biotech, Conférence Le Monde / PasteurClément Courvoisier, président de l’Association nationale des docteurs (Andes) fait le point sur l’état du PhD pour [TMN].

TMN. Le doctorat a récemment été inscrit au RNCP : qu’est-ce que cela changera en pratique ?
CC. Cet outil institutionnel permet à tous les établissements d’envoyer un message fort au secteur privé : les docteurs ont un certain nombre de compétences transverses qui sont utiles aux employeurs. Cela permet de resserrer les liens entre la recherche académique et l’entreprise. Nous nous félicitons de l’inscription du doctorat au RNCP qui était attendue par les docteurs depuis une quinzaine d’années. Maintenant, l’ensemble des acteurs du doctorat doivent s’en emparer et l’utiliser, que ce soit les doctorants et nouveaux docteurs eux-mêmes, mais aussi leurs encadrants ou encore les écoles doctorales et collèges doctoraux. Il ne faut pas hésiter à utiliser les éléments de langage des fiches doctorat RNCP qui peuvent être très utiles lors d’un entretien d’embauche, par exemple. Réciproquement, les recruteurs bénéficieront aussi de cet outil pour identifier la pertinence de l’apport des docteurs et savoir les attirer. 

TMN. La reconnaissance du doctorat passera-t-elle par une diminution du poids des grandes écoles en France ?
CC. Les docteurs et les ingénieurs sont complémentaires dans les équipes. Les entreprises ont à identifier ce qu’apportent les uns et les autres, tout en ayant conscience que les docteurs ont déjà réalisé une expérience professionnelle. Le niveau master offre une formation collective alors que le doctorat permet, à travers une expérience professionnelle individuelle, de développer des compétences transverses non spécifiques à un domaine de recherche en particulier.
TMN. Projetons-nous dans une dizaine d’années : que reste-t-il à faire ?
CC. Beaucoup de choses ! Par exemple, il faut maintenant que l’Etat donne l’exemple en attirant les docteurs au sein des fonctions publiques hors de la recherche académique. Malgré quelques signes d’ouverture conformément à la loi de 2013, on s’aperçoit qu’un certain nombre de concours de la fonction publique ne sont dans les faits toujours pas ouverts de manière spécifique aux docteurs. Nous attendons d’ailleurs toujours le rapport du gouvernement au Parlement sur le sujet, afin de faire le point et se projeter vers l’avenir. La construction de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche ainsi que la mission confiée à Frédéric Thiriez pour une réforme de la haute fonction publique constituent un contexte propice pour une action pro-active de l’Etat sur ce sujet.
NDLR La retranscription de l’entretien a été relue et amendée par l’Andes.


Partir sur une bonne base

On vous signale rapidement la mise en ligne d’une base de données baptisée Transpose rassemblant les politiques de peer review et le preprint de plus de 3000 revues, depuis AAS Open Research jusqu’à Zoosystematics and Evolution.


Répondez aux appels (du large)

  • L’ARC soutient les colloques. Ce n’est pas un appel à projet au sens strict du terme mais la Fondation veut accompagner les manifestations scientifiques liées au cancer (de 1500 euros à 4500 euros). Deadline : le 14 juillet.
  • A grand appel, grand projet. La Fondation paralysie cérébrale balaie large pour son appel d’offre 2020 (de 500 k€ à 1,5 M€ sur trois à cinq ans) pour des recherches cliniques, translationnelles ou en santé publique, par exemple. Deadline : 15 décembre 2019.
  • Des docteurs en IA, vite. Pas moins de 200 contrats doctoraux en intelligence artificielle seront cofinancés grâce à cet appel de l’ANR. Deadline : 13 septembre 2019.
  • Un appel, six pays, des maladies. L’ANR a publié il y a quelques jours cet appel à projet international sur les maladies neurodégénératives, qui met l’accent sur l’interdisciplinarité. Deadline : 04 novembre 2019.
Source : ITMO cancer / ITMO Neuro / ANR


ET POUR FINIR

Si on mettait Paris en bouteille, qui la boirait ? Si Paris m’était conté, qui parlerait ? Si ma grand-mère avait des roues, ferait-elle le Tour de France ? Avec des si, on peut tout imaginer. (merci Brain).