Si tu reviens, j'annule tout



04 février 2020 /// L’actu de la profession

Culture
clash

A quelque chose malheur est bon, même pour le Brexit. Regardez le département de l’Essonne, qui a lancé hier une campagne fort opportunément baptisée “Paris Saclay calling” pour y attirer les scientifiques anglais bientôt orphelins d’Europe. Un clin d’œil aux Clash, of course, même si ces derniers n’ont pas été visionnaires en tout puisqu’ils prédisaient dans le refrain qu’un « âge glaciaire arrivait »… Ou alors parlaient-ils déjà de politique ?

Bonne lecture,
Laurent de TheMetaNews

PS. Si vous êtes à Saclay le 06 février, venez-nous rencontrer à CentraleSupélec, nous y tiendrons un stand toute l’après-midi.


A partir d’ici 3′ de lecture sans petitesses


La science perd
la première Manche

Si le Brexit est aujourd’hui un aller sans retour pour le Royaume-Uni, tous les ponts ne seront pas coupés.

Boris Johnson en grande forme

Boris Johnson au sommet de sa forme, en 2012.

Le divorce est prononcé. Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont bel et bien séparé leurs destins depuis le 31 janvier à minuit. Mais les liens qui les unissent encore sont nombreux. 35 organisations européennes, principalement universitaires, ont ainsi appelé le même jour à ne pas brûler les ponts (le tunnel, en l’occurrence). En jeu, Erasmus+ et surtout Horizon Europe, le plan d’investissement à 100 milliards d’euros de l’UE, qui débute le 1er janvier 2021. Pour l’instant, la commission européenne joue sur du velours en ne promettant aucun traitement de faveur : Londres sera ravalé au rang des autres interlocuteurs hors UE. Rappelons que le plan précédent Horizon 2020 représentait bon an mal an une manne d’un milliard d’euros pour le Royaume-Uni et que sa perte serait très sensible dans certaines disciplines, comme l’archéologie ou l’informatique.

Chercheurs déçus
Le problème est identique pour les très prestigieuses bourses de l’European research Council, dont les Anglais ont été les premiers lauréats l’année dernière. En cas d’échec de ces négociations, le Royaume-Uni se dit prêt à créer son propre système d’ERC. Parmi les scientifiques outre-Manche, les voix ont évidemment été très nombreuses pour regretter cette insularisation soudaine, même si certains (rares) l’ont soutenu, rappelle le magazine en ligne European scientist. Mais le brexit pose encore aujourd’hui de très nombreuses questions. Quid notamment des 18% de chercheurs exerçant au Royaume-Uni d’origine étrangère ou de ceux qui souhaiteraient s’expatrier dans la perfide Albion ? Pour ces derniers, le gouvernement a annoncé la mise en place de visa fast-track appelés Global Talent à compter du 20 février prochain. A moins que le Royaume-Uni n’ait changé d’avis. Il ne faut plus jurer de rien.

Ca vous fait réagir ? Nous le publierons.

Il l’a dit

« Je suis pour la superdisciplinarité, j’aime les trucs “super”, je suis un enthousiaste. » 

Mauro Ferrari, le nouveau président de l’European research council. Reste à comprendre ce qu’est la superdisciplinarité. On est intelligent, on va y arriver.

Des infos en passant //////// Frédérique Vidal court les plateaux pour le service après vente de ses annonces de revalorisations : mais qu’est-ce que ce #BonjourChezVous//////// Le physicien Fred Restagno (également candidat à la mairie de Paris) a lancé un petit sondage sur Twitter pour en savoir plus sur les finances de votre labo //////// Allez, encore un rapport sur l’édition scientifique en France, cette fois de Jean-Yves Mérindol, qui note que les acteurs français ont largement régressé ces vingt dernières années //////// On signale une nouvelle pétition anti-LPPR, lancée par Gaelle Lelandais, pour l’instant avec moins de succès que celle de François Massol //////// Que sont devenus les docteurs de l’Université Paris Saclay ? L’étude PhDFuture vous donne les chiffres //////// La révolte gronde toujours au CNRS, dont le conseil scientifique soutient sans restriction l’avis du comité national concernant la LPPR rendu il y a deux semaines ////////

Une semaine de
mobilisation anti-LPPR



Non les opposants à la loi de programmation pluriannuelle de programmation de la recherche ne désarment pas. Les 1er et 2 février dernier s’est tenue la coordination nationale des facs et labos en lutte. Le collectif annonce une journée de grève le 5 mars prochain où « aucune fac ni aucun labo » ne devront fonctionner, entre autres actions chocs. Le 30 janvier, ce sont plusieurs dizaines de manifestants qui sont allés symboliquement jeter des rapports d’évaluation devant le Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Côté théorie, le même jour se tenait à l’Ecole des hautes études en sciences sociales une séance exceptionnelle du séminaire Politiques des sciences. Plus d’une centaine de revues, exclusivement en sciences sociales, ont maintenant rejoint le mouvement de grève. On se répète mais les ponts semblent longs à construire vers les sciences “dures”, pardon “exactes”. La suite au prochain épisode.

Une semaine de Journal officiel en six lignes (c’est calme) //////// On commence par moult nominations (à la fois  et  mais aussi là) à l’éminente position de professeur des universités dans divers établissements //////// Le vocabulaire de la chimie s’enrichit officiellement de nombreux termes tels que « carburation pulvérisante » ou, plus joli, « glissement chiral ». On vous laisse en découvrir les définitions //////// 

Les appels à projets
de la semaine

  • Objectif Lune. Le Centre national d’études spatiales annonce que, comme chaque année, il va attribuer trente allocations post-doctorales, dont voici la liste. Il n’y a pas de préselection, vous pouvez adresser directement vos dossiers aux intéressés.
  • Kung flu. La Commission européenne (il est décidément beaucoup question d’Europe cette semaine) a lancé un appel à projets sur le coronavirus de 10 millions d’euros se clôturant le 12 février prochain.

Et pour finir

Cet insigne, si vous le voulez, il faudra devenir gendarme ! Depuis fin 2019, il peut orner les uniformes des 120 docteurs appartenant à ce corps. Pour ceux qui n’auraient pas fait latin, « Pro recto et verso » veut dire « Pour ce qui est juste et vrai ». Ceux qui ont fait latin me feront 50 pompes.