🔷 Un candidat pas comme les autres

13 octobre 2021 | La recherche et sa politique
Innovez,
je le veux

Prononcer « vingt-trente ». Grand raout à l’Elysée hier pour la présentation du plan France 2030, selon une mécanique bien rodée : plaidoyer de cinq représentants de la société civile triés sur le volet, dont une chercheuse, une étudiante, un industriel, un entrepreneur, un investisseur puis prise de parole présidentielle après un générique épique.
A qui, combien ? Emmanuel Macron a annoncé 30 milliards d’argent frais d’ici à 2030 pour l’innovation en France. C’est le projet de loi de finances pour 2022 qui donnera le “la” en débloquant 3 à 4 milliards. Quant à après mai 2022, mystère. Evidemment. Tout comme le pilotage de la redistribution de ces sommes.
Nouveaux silos. Le PR a pointé dans le style qu’il affectionne — debout, peu de notes — cinq chantiers précis : des réacteurs nucléaires de petite taille, l’hydrogène vert, la décarbonation de l’industrie, produire des véhicules électriques, le premier avion bas carbone.
Grands absents. De recherche, il n’a que peu été question : la loi de programmation de la recherche (LPR) et les “bons” résultats à Shanghai (lire le discours) font office de solde de tout compte. Et pourtant, cela saute aux yeux : toutes ces promesses de rupture tiennent sur la pointe de votre stylo.

Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews
PS. Rien à voir avec ce qui précède mais TheMetaNews sera présent ce vendredi à PhdTalent Career fair. Un retour au présentiel bienvenue : nous y aurons un stand et animerons deux conférences. On s’y retrouve ?

Le programme du jour

Un édito conséquent sur le plan France « vingt-trente »
Des infos en peu de mots
Olivier Coutard, candidat à la présidence du CNRS
Votre revue de presse express
Et pour finir avec un mail à courte distance

A partir d’ici 5 milliards, pardon 5 minutes

Des infos en peu de mots Toujours pas de chaires de professeur junior mais voici tout de même sorti au Journal officiel le texte détaillant le contrat de projet ou d’opération scientifique (uniquement dans les Epic et les fondations) prévu dans la loi de programmation de la recherche. Nous y reviendrons dans un numéro spécial bientôt ////////// Un front syndical se constitue contre la possibilité pour les experts du Hcéres de ne plus visiter systématiquement sur site les laboratoires qu’ils évaluent. Tous les détails dans un précédent numéro //////////

Trois questions à… Olivier Coutard

« Nous pourrions doubler les recrutements »

Ce chercheur se présente contre Antoine Petit à la la présidence du CNRS.

Si vous avez raté le début. Toutes les candidatures à la présidence du CNRS — trois ont été rendues publiques — ont été envoyées au ministère de la Recherche, qui va maintenant monter un comité de sélection et procéder à son choix avant la fin du premier mandat d’Antoine Petit, fin janvier prochain. Le processus n’est traditionnellement pas transparent à aucune des étapes. En cas de retard (remember Thierry Coulhon au Hcéres), une présidence par interim serait organisée.

Pourquoi vous être porté candidat à la présidence du CNRS ?
J’ai mes convictions et des idées à apporter suite aux propositions que nous avons formulé pour la Loi de programmation de la recherche. Ce processus est une nomination pas une élection, je vous le rappelle, mais jouons le jeu. Si d’aventure j’étais nommé malgré le fait que je n’ai jamais dirigé d’établissement, je demanderais des engagements sur le financement et le recrutement de personnels : si le CNRS engageait autant de personnels que la loi l’y autorise, nous pourrions doubler les recrutements et passer la barre des 1000 annuellement.

Continuons : quelles autres mesures mettriez-vous en place ?
Consacrer 1% du PIB à la recherche, cela signifie augmenter encore plus significativement les ressources de la recherche dans les dix ans à venir : la LPR ne prévoit d’arriver qu’à 0,8% environ, ce qui équivaudrait en euros constants à une stabilité des financements de la recherche. Insuffisant quand on constate l’étiolement qu’a connu le CNRS ces dernières années. Il faut également redonner la main aux établissements en termes d’autonomie.

De quelle manière ?
Le système est trop contraignant : simplifier la vie administrative des chercheurs serait un autre de mes objectifs. Enfin, je prône un changement de philosophie pour introduire plus de collégialité dans les décisions. Antoine Petit a fait le job mais aurait pu prendre le temps d’élaborer collectivement certains points, s’appuyer plus sur nous, les chercheurs, bref prendre le temps de la concertation.

Vous voulez réagir ?

Le Journal officiel au pas de course Quelques alinéas changent dans le règlement du Campus Condorcet /////// La Fondation de coopération scientifique (kesaco ?) ID+ Lorraine est née /////// On signale des démissions d’élèves à l’ENS de Paris-Saclay /////// Toulouse III est autorisée à reporter des places non pourvues durant les études de santé /////// Quelques dispositions des examens classants nationaux pour les médecins sont modifiées /////// Si vous ne saviez pas ce qu’est une attaque aux ultrasons, découvrez-le ici ///////

Ils refont leur carte de visite Les fonctions de directrice générale ou de directeur général de l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers sont déclarées vacantes à compter du 27 février 2022. Intéressé·e ? /////// Manuel Bouard est désigné membre suppléant en remplacement de Sandrine Crouzet du conseil d’administration du Centre national des œuvres universitaires et scolaires /////// Bruno Martin est nommé secrétaire général de l’académie d’Aix-Marseille ///////

Votre revue de presse express

Caisse mondiale. 136 pays ont signé un accord permettant de taxer à hauteur d’au moins 15% les multinationales : le Crédit impôt recherche (CIR), qui semble décidément résister à tout, n’est semble-t-il pas concerné, analyse les Echos.
Stop, in the name of love. Pour sauver la planète, faut-il arrêter d’entreprendre ? C’est l’opinion plutôt à contre-courant que développent les trois auteurs de cette tribune pourtant publié par le site très “startup compatible” Maddyness.
Pas vraiment un paradis. Rassurez-vous, l’herbe n’est pas nécessairement plus verte ailleurs : les chercheurs suisses sont également à la peine et réclament des postes, analyse Heidi News.
Contestazione. Les universités italiennes tiennent le haut du pavé dans la contestation anti pass sanitaire relève Mediapart dans cette enquête transalpine où les professeurs dénoncent un chantage à l’éducation. En France, la situation semble plus calme (mais pas plus simple).
Oyez, oh yeah. On finit cette revue de presse bien chargée par deux tribunes parues dans Le Monde, l’une de Patrick Lemaire sur la privatisation rampante des données de la recherche, l‘autre de Thierry Coulhon est un plaidoyer pour l’autonomie des universités.

Et pour finir

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Voici l’histoire rocambolesque du mail qui ne pouvait être envoyé à un destinataire au-delà de 500 miles. L’histoire se passe sur un campus américain et vous amusera certainement, vous ou votre responsable informatique. Vous avez des histoires à nous raconter ? N’hésitez pas par retour de mail.

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