🍀 Les jeunes dans la bataille médiatique



15 octobre 2021 | La recherche et sa pratique 
Ca vous a laissé
de marbre 

On condense, on condense. Vous délivrer l’essentiel de l’actualité de la recherche, c’est notre mission chaque semaine dans la rédaction de TheMetaNews. Les mots sont donc comptés.
Le diable est dans les dĂ©tails. La semaine dernière, vous avez pu lire que l’Ofis envisageait la prise en charge par les institutions scientifiques des blogs et plateformes traquant les erreurs et les fraudes dans les publications scientifiques. Il s’agissait en rĂ©alitĂ© de la prise en charge de leurs fonctions, comme l’indique sa note.
Vous avez forcément un avis. On est quand même déçu de ne pas avoir reçu un tsunami de réactions à ce sujet. Qu’en pensez-vous ? Voudriez-vous vous transformer en détective scientifique ? Serait-il bon d’avoir des chercheurs dédiés à cette activité ? Dites-le en répondant à cet email !

Autre dĂ©tail qui n’en est pas un, les auteurs de « La bourse et la belle vie » ne sont pas chercheurs en droit privĂ© mais public. Cela ne change rien Ă  la teneur des propos mais les deux communautĂ©s ont l’air d’être sensibles Ă  ce dĂ©tail !

A très vite,
Lucile de TMN
 PS  Que faites-vous le 19 octobre au matin ? Si vous voulez entendre parler d’innovation, Laurent prĂ©sentera la 2e Ă©dition des rencontres de l’ANR « La recherche, crĂ©atrice d’innovation » que vous pourrez suivre du labo. 


Au sommaire de ce numéro
  • La Covid a eu des effets positifs sur les jeunes chercheurs
  • Partyright, un jeu pour tout comprendre aux droits d’auteur
  • Un chiffre sur les rĂ©sultats nĂ©gatifs
  • Votre revue de presse express
  • Et pour finir… la plagiat existe aussi ailleurs !



C’est parti pour quatre minutes de lecture !



Des jeunes responsables


La crise de la Covid a mis la science en première ligne : avec des effets bĂ©nĂ©fiques sur de nombreux jeunes chercheurs. Et Didier Raoult n’y est pas pour rien.


Responsables, mais pas coupables


Révélation. La prise de conscience d’une responsabilité sociétale ressort de la première série d’entretiens du projet Harbingers 2 – le premier du nom s’intéressait entre autres aux rapports qu’entretiennent les millenials avec les plateformes numériques et leur métriques. Chérifa Boukacem-Zeghmouri, professeure en sciences de l’information et de la communication, témoigne de son étonnement :


« Nous ne l’avions pas anticipĂ© : parmi les vingt jeunes chercheurs français interrogĂ©s, presque tous pointent le rĂ´le et la responsabilitĂ© des chercheurs dans la diffusion des connaissances scientifiques vers les citoyens. Certains souhaitent changer de carrière. »

Sur le terrain. Olivier Belli, doctorant en génétique, s’était justement lancé dans la vulgarisation scientifique dès le début de la Covid – il nous présentait ses motivations en mars 2020. Recontacté, il confirme cette prise de conscience : « J’ai toujours eu un intérêt pour la communication scientifique mais c’est aujourd’hui plus normalisé sur les réseaux sociaux et plus encouragé par les institutions. »

Sauver la dĂ©mocratie. Pour ChĂ©rifa Boukacem-Zeghmouri, il y a dans ce nouvel engouement un “effet Raoult” mais pas que : « Les jeunes chercheurs ont vu des non-experts s’exprimer sur des plateaux tĂ©lĂ© et dire choses infondĂ©es ; Donald Trump est citĂ©, par exemple. Ils se sont Ă©galement rendus compte Ă  quel point les citoyens ignorent comment se fait la recherche aujourd’hui. »
Entrer dans l’arène. Mais l’enjeu n’est pas que dans la communication scientifique à la “C’est pas sorcier”, centrĂ©e uniquement sur la curiositĂ© et la dĂ©couverte, affirme Olivier Belli :


« Pour gagner en crédibilité, les scientifiques devraient sortir de leur illusoire posture de neutralité politique et s’engager sur des sujets tels que le confinement ou le passe sanitaire, au lieu de laisser le champ aux critiques conspirationnistes. »

Chronophage. Pour ces jeunes scientifiques en quête de public, être actif sur les réseaux sociaux, tenir un blog, une chaîne Youtube ou Twitch semble tout naturel. Les barrières restent le manque de formation — auquel les ateliers de ComSciCon peuvent par exemple y remédier — et de temps : il faut assurer une régularité presque quotidienne pour être suivi.
 Une passade ?  Est-ce une rĂ©action Ă©pidermique qui passera avec la crise ? ChĂ©rifa Boukacem-Zeghmouri s’interroge : « Nous allons voir si la tendance se confirme dans les deux prochaines sĂ©ries d’entretien Ă  venir d’ici mi-2023. » On reste branchĂ© !


Vous voulez réagir ? On vous lira

Un outil dans la boîte


Les licences en jeu


 CC BY-SA… quoi ?  Vous non plus, vous ne vous en sortez pas avec les diffĂ©rentes licences ? Partyright, un jeu dĂ©veloppĂ© par l’universitĂ© de Guyane et Ikigai, permet de s’approprier les principales licences du droit français : Copyright, domaine public, Copyleft et Creatives Commons. Jetez un oeil Ă©galement Ă  la fiche pĂ©dagogique.


Un chiffre qui en dit long
 12% 
C’est la part des chercheurs qui ont pu publier des rĂ©sultats nĂ©gatifs – ils Ă©taient pourtant 80% Ă  en avoir produit ! L’enquĂŞte qui le rĂ©vèle a obtenu plus de 300 rĂ©ponses de chercheurs français en chimie, physique, sciences de l’ingĂ©nieur et de l’environnement. Les rĂ©sultats nĂ©gatifs ou plutĂ´t qui ne permettent pas de valider l’hypothèse de dĂ©part, font souvent l’objet de dĂ©bats intenses… mais informels. Ainsi, 3 chercheurs sur 10 ont dĂ©couvert après coup qu’une autre Ă©quipe avait dĂ©jĂ  obtenu les mĂŞmes rĂ©sultats infructueux ! Le manque de temps, la complexitĂ© de la restitution sont des freins importants Ă  la publication de ces rĂ©sultats nĂ©gatifs, ainsi que le manque de plateforme en accès ouvert pouvant les accueillir.


 Des infos en passant  Toujours plus d’articles accessibles sur ResearchGate : après des accords avec Springer Nature et Wiley, le dernier en date est avec Rockefeller University Press. Certains se mĂ©fient… //////// Au cas oĂą vous ne l’auriez pas vu passer : la plateforme appelsprojetsrecherche qui recense les appels des agences suivantes : l’Ademe, l’ANR, l’Inserm, l’Anses et l’INCa a Ă©tĂ© lancĂ©e //////// 


//////// Le livre scientifique peut-il survivre au numĂ©rique ? La professeure et documentaliste Sandrine Chenevez n’est pas complètement pessimiste //////// Presque un article sur 5 contient du plagiat, conclut une revue systĂ©matique doublĂ©e d’un mĂ©ta-analyse sur plus de 10 000 papiers, publiĂ©e dans Scientometrics //////// Plus de 9 docteurs sur 10 occupent un emploi et deux tiers ont un emploi stable après 3 ans, rĂ©vèle la dernière note d’information du SIES. Des chiffres qui augmentent… mais de quelques points seulement ////////


Votre revue de presse express



Et pour finir…
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Aigre-doux. Le plagiat, ça existe aussi en cuisine ! La chef Elizabeth Haigh aurait copiĂ© et paraphrasĂ© plusieurs parties d’un livre de recettes traditionnelles de Singapour, publiĂ© il y a 9 ans par Sharon Wee.